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L'Amour
17 décembre 2005

Comment pouvons-nous attendre Celui qui est déjà venu?

Les prières de l'Eglise recourent abondamment à l'expression : "viens Seigneur Jésus, nous t'attendons". Ce n'est pas le lieu - ni dans ma compétence - d'en faire une analyse liturgique - à quel moment on les dit, par exemple. Plus simplement, c'est au sens de cette venue que je réfléchis. Nous savons que le Christ est venu sur la terre, par sa naissance du sein de la Vierge Marie. Donc, il est déjà venu. A noter que ce "déjà" signifie aussi bien qu'il est effectivement déjà venu, dans l'absolu, mais aussi peut se comprendre par rapport aux Juifs qui l'attendent encore, alors qu'il est déjà venu. Mais là n'est pas ce qui m'intéresse. Plutôt, nous disons aussi qu'Il est là, Il est présent. Mais alors que signifie de l'appeler, d'appeler sa venue ?

Certes, on peut donner une explication "apocalyptique" : nous attendons son retour "final". Mais est-cela que nous disons quand, dans le temps de l'Avent, nous disons notre attente du Seigneur. Sûrement pas. ou en tous cas, pas dans le sens usuel de l'Apocalypse. Nous l'appelons, parce que nous étant éloigné de Lui, nous avons perdu la grâce de sentir Sa Présence. Ainsi notre appel est la reconnaissance,  la confession, l'aveu de notre absence à Lui, et notre appel à ce qu'Il vienne combler ce fossé de notre absence à Lui. Ainsi, nous ne Lui demandons pas de venir parce qu'Il serait absent. Mais découvrant que nous étions absents, ayant perdu l'expérience intîme de Sa Présence, par nos éloignements, nos dispersions, nos dérives, nos accidents, nos débords dans le fossé, éperdus, nous crions vers Lui : Seigneur, je ne t'ai aps écouté, je t'ai perdu de vue, fais que je Te revoie, fais moi revenir à Toi. Tire-moi de mon absence à Toi, que je ne voulais pas voir. Aussi cet appel confesse notre découverte de notre absence et non de la Sienne. Efforçons-nous donc d'être présent à Lui, plus souvent, tout le temps et de nous pardonner nos absences. D'ailleurs, là aussi, nous savons que Dieu les pardonnne, mais nous le savons parce que nous en faisons l'expérience, non, parce que nous l'avons affirmé une fois pour toutes, comme une théorie qu'on ne vérifierait plus... Là encore, dans notre Présence à Dieu, seule, se découvre qu'Il est bien Présent.

Ajoutons que nous serons des signes de sa Présence aussi si nous le laissons aimer à travers nous. Une certaine immaturité spirituelle consisterait à s'en tenir à un enthousiasme - ce qui est un trait de caractère et un mot grec, non chrétien - de l'expérience que nous faisons de Lui ou que nous croyons voir. Non, notre présence réelle à Lui, est Sa Présence. Si nous sommes absent à nous parce que Lui nous est totalement Présent, qu'Il a pris toute la place en nous, si nous sommes tellement présent à Lui, que Sa Présence prend le pas sur nous, nous fait disparaître - "ce n'est plus moi qui vis, mais Christ qui vit en moi", alors, Il sera aussi peut-être, en tout cas, à travers nous et malgré nos lacunes, indiqué aux hommes et aux femmes qui nous observent ou nous voient.

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