Qui est Saint Jean-Baptiste ?

Jean dit le Baptiste, parce qu'il baptise !!!, est un homme à part. Un homme que Dieu attire au désert. Un homme assoiffé de Dieu. un géant , certes, Jésus lui-même le dira : "parmi les enfants des hommes, il n'y en a pas de plus grand que Jean-Baptiste". Mais d'abord, un juif, un "vrai fils d'Israël", comme Jésus le dira de Nathanaël, qui au début n'est qu'un enfant juif, sûrement marqué par les conditions de sa naissance tardive, l'environnement de ses parents particulièrement pieux : n'oublions pas que son père Zacharie est chargé de l'entretien du sanctuaire - et notamment que l'annonce de la venue de Jean lui est faite dans le Saint des Saints. Quant à sa mère, elle est aussi très pieuse. Si elle s'entend si bien avec Marie, qui viendra la visiter à son sixième mois de grossesse, c'est bien qu'elles partagent au-delà des liens familiaux une piété commune au-delà du commun. Ce sont des juifs "modèles", au sens d'enfants d'Abraham, des hommes épris de Dieu. De vrais enfant d'Abraham. Pas ceux qui se contentent d'invoquer, d'évoquer, leur hérédité, la génétique, la chair dira saint Paul. Mais des enfants d'Abraham, dans la qualité de leur foi et de leur piété envers le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de jacob-Israël. "Génération adultère, leur vomira Jean, n'allez pas dire que vous avez pour père Abraham. Car des pierres que voici Dieu peut faire surgir des enfants à Abraham. Produisez plutôt des fruits dignes du repentir". Même cette hérédité-là, descendre d'Abraham, par là chair, cet homme qui quitta Ur, en Chaldée, c'est-à-dire les liens de la chair, elle ne doit ni ne peut servir de quelconque caution. La génétique ne sert à rien : c'est la chair. Elle n'est que le substrat, moins : le "support" de départ, "l'outil de l'action" : "Tu m'as donné un corps pour faire ta volonté" dit le psaume.

En effet, avant et au coeur de toutes ces déterminations humaines, il faut d'abord voir la main de Dieu. C'est Lui qui choisit de toute éternité ses prophètes, les hommes dont il va se servir. Et Lui seul : "on ne s'attribue pas sa mission à soi-même. On la reçoit d'un autre" dit saint Paul. Et Jésus avait bien précisé au apôtres : "ce n'est pas vous qui m'avez choisi. C'est moi qui vous ait choisi". Combien de faux prophètes, "fondateurs" de "communautés" partent sur ce que Benoît XVI a appelé des "chemins privés", avec toutes les dérives sectaires dangereuses que cela implique.

Cette élection qui n'a rien à voir avec la "psychologie", nous en avons la manifestation dans ce tressaillement de l'enfant dans le sein d'Elizabeth. A peine Jésus at-il été conçu "Aussitôt Marie se mit en route vers un village dans la montagne de Judée pour aller voir sa parente Elizabeth". Aussitôt, dès la conception, l'enfant dans le ventre de Marie inspire un tressaillement de joie à Hjean, âgé lui, de six lmois dans le ventre d'Elizabeth. Mais Jésus, lui, n'a pas une semaine dans le ventre de Marie et déjà il se fait reconnaître. Nulle psychologie donc. Nulle nécessité scientifique pour déterminer La Présence de La Vie. Avant même la naissance, les deux êtres se reconnaissent. Ou plutôt, Jean reconnaît Jésus, reconnaît l'Agneau de Dieu. Et il l'indique à Elizabeth : "comment ai-je la joie que la mère de Mon Sauveur vienne jusqu'à moi?", dit Elizabeth. Déjà, de l'intérieur de son ventre, Jean a indique le Messie, comme il le fera dès qu'il le verra : "Voici l'Agneau de Dieu, celui qui enlève le péché du monde". Dès avant leurs naissances, l'enfant indique déjà l'Agneau de Dieu et cette rencontre, déjà, fait sa joie, puisqu'il tressaille : "et ma joie est parfaite" dira-t-il plus tard, dans sa prison.

Ainsi, c'est avant même la naissance, dès la conception, et indépendamment d'elle d'ailleurs et des blessures éventuelles que déjà elle peut ingliger, donc avant les déterminations "psychologiques", que Chaque être est formé à la rencontre avec le Christ. Il n'y a rien d'humain - "leur sagesse n'est que préceptes humains" - que la main de Dieu, déjouant au contraire, les plans des savants ou de ceux qui se pensent tels. Même l'anthropologie n'entre pas là : c'est la souveraineté de Dieu. Remarquons d'ailleurs que si Jean est "annoncé" par l'Ange de Dieu dans le Saint des Saints, c'est-à-dire dans le haut lieu du culte religieux juif, Jésus lui sera annoncé dans une chambre, celle de Marie à Nazareth, donc un lieu à la foisplus humble, plus simple et plus humain - moins impressionnant, moins "cultuel".

Aussi restons humbles. Mettons en premier notre confiance en Dieu et non en nous. Ne nous attribuons aucun mérite - "qu'as-tu que tu n'aies reçu ?" demande justement saint Paul. Et efforçons nous en tout de chercher Dieu "de tout notre coeur de toute notre âme et de tout notre esprit".

Avec l'aide de la Vierge Marie, nous marcherons jusqu'à Lui, chacun selon son appel, attiré d'abord par Lui.